Barbara
Pour une absente (à Barbara)
Elle prend la voix
S’achèvent les autres feux
S’immolent les costumes
La première danse chavire
Isolée au centre des fauteuils
Elle résonne noir
Ils pensent blanc
Elle prend la voix
Isolée dans les tentures
Détournée de sa migration
Suppliant leur amour
Répond le vide
Sans terre
Racines dures et formées
Le grand escalier s’éloigne
Les mots flottent comme des bouées
Vous n’étiez pas au rendez-vous
Mais elle attend
Ici même
Pas encore de voyage
Elle déjà derrière
Eux toujours devant
L’illusion du mimosa
Et des îles bétonnées
Aux assassins blonds d’amour
Pas tout de suite voûtée
Devenue centaines
Par milliers d’écume
Elle s’envole contre les barreaux
Jusqu’à l’arbre pigeon vole
Et s’envole
Elle a avalé nos violences
Pour les changer en berlingots
Nous tendions nos paniers d’osier
Elle posait tout dedans
Novembre veillait
Avions-nous compris cette méchante lueur
Le temps d’y réfléchir
Elle s’est évanouie
Même pas à Marienbad
Ses plus belles insomnies
Le temps qui joue au démonteur
Que de fruits comestibles
Croqués près des pépins
Nous
Nos bouches désespérées
Repues dès qu’elle chantait
Nous étions vénéneux
Avec nos airs de piller ses Lunes
Elle s’est effrayée
Nous étions enfin là
Nos respirations sentaient l’ivresse
La joie s’est installée
Tremblante dans son jardin
Elle parlait d’amour
Comme à chaque fois
L’aigle buvait la pluie
Elle s’est couchée entre ses griffes
Il...